Lettre ouverte au syndicat de la magistrature, à Sarah.

Lettre ouverte au syndicat de la magistrature, à Sarah.

mai 3, 2021 2 Par

De Kedochim au mur des cons:

Monsieur le Président du Syndicat de la Magistrature,

Votre syndicat a manifesté son désaccord avec les manifestations qui se sont déroulées dans le monde entier à l’annonce d’un arrêt de la Cour de cassation pour l’Affaire de Sarah Halimi, vous avez eu raison sur un point, on ne conteste pas la chose jugée.

On est en droit de se demander quelle mouche a piqué ces milliers de manifestants de par le monde.

Manifestation du Trocadéro 2021 04 25 Sarah Halimi

La réponse se trouve ici.

Votre rôle est de juger, juger c’est appliquer la loi, lors d’un procès en Cour d’assise, il appartient à un jury populaire de décider si une personne est coupable ou non, empêcher un jury populaire de s’exprimer est contraire à la loi, le jury aurait eu à répondre aux questions suivantes:

  1. L’accusé était-il en possession de toutes ses facultés au moment des faits?
  2. L’accusé est-il coupable de cet assassinat antisémite?

Il appartenait alors au juge de prononcer un verdict en fonction des réponses.

Il n’appartient pas à un juge d’instruction (qui a fait preuve de partialité, et a du être rappelé à l’ordre par le Parquet) de décider si un prévenu était oui ou non en possession de toutes ses facultés.

Un juge d’instruction doit instruire le dossier, il doit le faire de manière impartiale. Il ne peut s’opposer formellement à une reconstitution qui en outre a été acceptée par le prévenu, et ne doit pas prétendre protéger un accusé en jugeant que l’état mental du terroriste signifiait qu’il devait être protégé de l’attitude “hostile” de la communauté juive française à son égard.

Vous devez dire la loi selon le code civil dit « code Napoléon ».

Ce code s’inspire largement d’un précédent code datant de 33 siècles qui au passage « Kedochim » s’adresse aux juges et leur recommande leur ligne de conduite.

Aimez-vous cet article ? Inscrivez-vous à notre Newsletter en cliquant ici.

Kedochim:

« Ne commettez point d’iniquité dans votre jugement. Cela enseigne que le juge qui fausse le droit est appelé: inique,détestable, anathème, et abominable. Car l’iniquité est nommée abomination, comme il est dit: (c’est une abomination devant Dieu quiconque commet une iniquité) Deutéronome XXV, 16.

Et l’abominable est nommé anathème et exécrable, comme il est dit: (Tu n’apporteras pas d’abomination dans ta maison, tu serais anathème comme elle, exècre la, VII, 26.

Ne ménage pas le pauvre. Ne dit pas: celui-ci est un pauvre et ce riche a l’obligation de le nourrir, je l’acquitterai donc en justice en sorte qu’il sera nourri proprement.

Et ne favorise pas le puissant. Ne dit pas: celui-ci est riche ou celui-ci est fils de noble, comment lui infligerais-je une honte, et verrais-je son humiliation? Cela m’attirera une sanction! C’est pourquoi il est dit: Ne favorises pas le puissant.

Avec droiture juge ton prochain. » (Lévitique XV, 15 commentaires de Rachi).

Je vous laisse juge de méditer sur ces recommandations sur votre métier, et sur votre façon de l’exercer.

Le Mur des cons:

Je ne reviendrais pas sur cette ignominie qui a été rapportée en son temps et a fait brocarder votre syndicat.

« Ne vas pas colportant. Je dis que c’est parce que tous ceux qui provoquent les querelles et racontent des médisances vont dans les maisons de leur prochain pour espionner, ce qu’ils voient de mal ou ce qu’ils entendent par mal pour le raconter dans la rue, qu’on les appelle: personnes qui vont colporter, comme: qui vont espionner.

La preuve de mes paroles est que nous ne trouvons pas l’expression colportage sans le terme: aller. (Ne vas pas colportant). Ceux qui vont colportant, sont durs comme l’airain et le fer). Jeremy VI, 28. Mais pour d’autres médisances il n’est pas écrit: aller. (Quiconque calomnie son prochain en secret) Ps., CI, 5. (La langue perfide) Ps CXX,2  (Les langues mielleuses) Ps. XII,4. C’est pourquoi je dis que cette expression signifie aller et espionner…

De même il a calomnié ton serviteur II Samuel, XIX, 28 pour dire du mal de moi. Et de même: il n »a pas de calomnie sur la langue Ps., XV, 3 …

Ne manges pas des morceaux c’est la même expression que ils calomnièrent des Juifs Daniel,III, 8 … Il me semble qu’ils avaient coutume de prendre une collation dans la maison de celui qui accueillait leurs paroles, ce qui était l’attestation définitive que leurs paroles étaient fondées et reposaient sur la vérité. Cette collation s’appelle: manger le morceau.

Comme cligner des yeux Proverbes, VI,13. Car telle est la manière de tous les colporteurs de cligner des yeux et de n’exprimer leurs paroles calomnieuses que par allusion, pour que les autres qui écoutent ne comprennent pas. » (Lévitique XV, 16 commentaires de Rachi).

Rachi, dont le nom est une abréviation de RAbbi CHelomo ben Its’hak, est né en France à Troyes en 1040, il est mort dans cette ville à l’âge de 65 ans le 1er juillet 1105. Ses commentaires sur la Bible et sur le Talmud sont à la base de toutes les  études sacrées.