La crise grecque pour les nuls

La crise grecque pour les nuls

juillet 10, 2015 5 Par

Depuis 1944 Accords Bretton Woods Le dollar fut inconvertible basé sur une valeur de 35$ l’once d’or. Les échanges internationaux se faisaient exclusivement en dollar. Les pays autres que l’Amérique étaient poussés à exporter pour acquérir des devises nécessaires à leurs importations, les Américains en profitaient pour importer à outrance en faisant marcher la planche à billets, ce qui fragilisa le système.

En 1971 l’Amérique rompit ce dogme et le dollar devint convertible, tous les possesseurs de dollar se ruèrent sur le marché pour acquérir de l’or dont le prix s’envola faisant s’effondrer le cours du dollar.

L’Europe se composant de pays disparates sur le plan économique, il paraissait difficile de les intégrer au sein d’une même monnaie. Qu’à cela ne tienne, en 1972 on inventa le Serpent Monétaire Européen qui a tenté de stabiliser les monnaies en autorisant une variation de 2,25% maximum. Confrontés à la chute du dollar, les pays quittent le serpent les uns après les autre, la France le quitte 2 fois 1974 et 1976, laissant ainsi flotter leur monnaie qui se déprécient par rapport au Deutschemark devenu très fort.

En 1979 on est passé au Système monétaire Européen: on garde les mêmes initiales, et on crée l’écu monnaie virtuelle qui constate les variations des monnaies.

En 1999 l’Euro est mis en circulation sous sa forme fiduciaire puis en 2002 il est mis en circulation.

Tous ceux qui ont voulu détruire l’Europe, ont adhéré à son idée, mais l’ont voulu grande, il fallait dépasser les Etats-Unis. Tous ces Européistes convaincus ont donc bataillé pour faire entrer dans une Europe des 6 de nombreux pays, ils y sont parvenus à marches forcées, nous avons connu l’Europe de 9 puis des 15… jusqu’à aujourd’hui l’Europe des 28. Tous les « bras cassé économiques » ont été incités à rejoindre l’Europe puis l’Euro alors que leur économie ne le justifiait pas.

Le meilleur exemple de cette gabegie suivit la réunification de l’Allemagne lorsque le Chancelier Helmut Kohl en 1990 décida que la convertibilité serait de 1 deutschemark pour un ost mark alors qu’on constatait régulièrement un change à 1 deutschemark pour 2,5 ost mark. Ce sont les contribuables européens dans leur ensemble et en particulier les Français qui payèrent ce cadeau fait à la réunification.

En 2008 la crise financière a mis à bas les économies des pays faibles: l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Grèce, et l’Irlande. Promptement aidés par les autres pays, l’Espagne et l’Italie, suivis du Portugal dans une moindre mesure prirent des décisions drastiques qui plongea leur population en dessous du seuil de pauvreté, pour rejoindre aujourd’hui les règles imposées par l’Europe.

La Grèce pour sa part après avoir reçu une première puis une seconde enveloppe pour un montant de 130 milliards d’Euro ne tarda pas à réclamer une rallonge équivalente. début 2015 la Grèce a une dette de 300 milliards d’Euro soit plus de 200% de son PNB.

Suite à l’élection de Alexis Tsípras (extrême gauche) la Grèce tourne le dos à ses engagements en refusant de continuer sa cure d’austérité. Par ailleurs elle ne peut faire face au service de la dette dont une échéance d’1,5 milliards est impayée, en raison du refus du P.M du déblocage du complément de 7,2 milliards en raison des conditions trop drastiques. Il préfère la suspension des réformes.

Pourquoi ce sur endettement?

    • Pour accéder à l’Europe, la Grèce a présenté une situation truquée.
    • Pressés de la voir intégrer l’Europe les instances Européennes ont fermé les yeux
    • D’une part les banques ont prêté à guichet ouvert jusqu’en 2009 sans respecter la règle prudentielle qui régit tout prêt alors que la crise économique de 2008 demandait des réponses réalistes.
    • D’autre part les Etats membres de l’Europe refusant la sortie de la Grèce de l’Euro, ont pris le relai des banquiers en finançant par le biais de fonds qu’ils empruntent à bas taux et rétrocèdent avec une marge à la Grèce.

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Pour sortir du blocage constaté, Alexis Tsipras a lancé un référendum pour ou contre la poursuite des réformes, les électeurs ont voté à une large majorité contre. Le Premier Ministre demande la renégociation de sa dette avec un étalement jusqu’à 2057 voire 2100. Est-ce répréhensible? Les journaux expliquent à longueur de colonnes que les emprunteurs peuvent renégocier leurs emprunts si ils constatent un écart de plus d’un point entre le taux qu’ils ont contracté et le taux actuel.

Pour renégocier la dette, il convient de répondre à certains critères de solvabilité, seule la poursuite des réformes engagées pourra inciter les préteurs à accepter l’étalement de la dette, un discours musclé entraine automatiquement un refus, pour obtenir l’étalement, le P.M grec devra aller à contre courant du résultat du référendum, qui n’aura servi qu’à faire comprendre aux préteurs qu’ils doivent accepter l’étalement.

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