Les Gilets jaunes en Israël

Les Gilets jaunes en Israël

décembre 15, 2018 0 Par

Les Gilets jaunes de France s’exportent, après certains pays d’Europe, les Israéliens ont décidé de suivre le mouvement.

Devant la hausse incessante et incompréhensible des prix, les Israéliens manifestent leur colère, ils constatent la hausse annoncée des principaux services publics et des produits alimentaires.

Imitant Jean-Luc Mélenchon, Yaïr Lapid a voulu récupérer le mouvement, les militants du Parti Travailliste en ont fait de même, ils se sont fait houspiller, les organisateurs ne souhaitant pas que leur mouvement mis en place sur les réseaux sociaux soit récupéré politiquement par ceux qui n’ont rien fait lorsqu’ils étaient au pouvoir.

Les Israéliens constatent qu’au bout de 4 semaines, de manifestation en France le Gouvernement a plié.

Il serait regrettable qu’en Israël on résolve l’augmentation des prix par une augmentation des salaires comme l’a fait la France, car l’augmentation des salaires provoquerait une nouvelle augmentation tarifaire.

Les augmentations programmées:

  • La compagnie nationale d’électricité va relever ses tarifs, qui sont déjà élevés, de 6,9 à 8,1 % on ne peut que s’en étonner, lorsqu’on sait que l’électricité est produite par des centrales thermiques au gaz, et qu’Israël dispose d’une nappe importante au large d’Ashkelon qui alimente le pays, où est l’intérêt des Israéliens dans cette affaire?
  • L’Office des eaux a annoncé une augmentation des prix de l’eau de 4,5 % en janvier. Grandes consommatrices d’électricité, les 5 usines de désalinisation procurent 85% de l’eau potable, il suffirait que la hausse de l’électricité soit annulée pour supprimer immédiatement celle de l’eau.
  • Osem, filiale de Nestlé, l’une des plus grandes sociétés monopolistiques agroalimentaires du pays présente en Europe et au Etats-Unis. Osem a été créée en 1942 avant l’Indépendance. Annonce 2 à 4,5% de relèvement de ses tarifs.
  • Produit Osem

    La coopérative monopolistique des produits laitiers Tnuva, regroupant 630 producteurs, dont le plus grand nombre sont des kibboutzim et des moshavim d’Israël  vont majorer leurs marchandises de 2 à 4,5 %.

  • Les boulangeries, pour leur part réclament une augmentation du prix du pain de 3,4 % alors que celui-ci est anormalement élevé.

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Toutes ces augmentations dépendent en grande partie de l’augmentation tarifaire de l’électricité.

Israël Electric a publié ses états financiers pour les neuf premiers mois de 2018. IEC a clôturé la période avec un bénéfice de 3,6 milliards de NIS, contre un bénéfice de 3,2 milliards de NIS à la période correspondante de l’exercice précédent, principalement en raison du début de la mise en œuvre des actifs. Accord avec les autorités locales israéliennes et l’Etat d’Israël et en raison de mesures d’efficacité, en particulier de départs anticipés à la retraite des employés entre 2016 et 2018. (Informations disponibles sur le site IEC).

L’augmentation de la productivité d’une entreprise en général se répartit de la manière suivante: 1/3 pour l’entreprise, 1/3 pour les investisseurs, 1/3 dans les prix, ici c’est le contraire qui est constaté.

Les Israéliens apprécieront l’engagement social des organismes monopolistiques datant de la création de l’Etat par des personnalités de gauche, et qui n’ont créées leur système que pour se garantir un revenu en expansion constante au détriment du plus grand nombre.

On se souvient de la « gréve du cottage » produit symbole des Israéliens. Déclenchée à la suite d’une sauvage augmentation tarifaire, les consommateurs avaient cessé de consommer, devant l’arrêt des ventes, le producteur avait annulé l’augmentation.

Ici l’affaire est plus complexe, nul ne peut arrêter de consommer de l’électricité et de l’eau et les augmentations des produits alimentaires touchant l’ensemble des produits et non un seul, il sera difficile de renouveler « l’opération cottage. »