Tsahal, combien de personnels pourquoi faire?

Tsahal, combien de personnels pourquoi faire?

octobre 3, 2017 3 Par

Toutes les armées du monde confrontées à une guerre appellent sous les drapeaux un nombre considérable de personnels.

Le conflit terminé, les effectifs décroissent sous la double pression du budget, et des coûts induits pour l’économie du pays puisque les soldats ne participent pas à l’essor économique du pays.

Israël a été confronté dès avant son Indépendance à une guerre, entrecoupée par une succession de cesser le feu et de périodes conflictuelles plus ou moins importantes. Les deux traités de paix avec ses voisins l’Egypte, 26 Mars 1979, et la Jordanie 26 Octobre 1994, ont amené une paix froide, mais les masses arabes vouent une haine farouche à Israël, et à de nombreuses reprises des Egyptiens ou des Jordaniens se sont prononcés pour l’annulation de ces traités. Israël n’est toujours pas en paix avec le Liban, la Syrie, l’Irak, et de nombreux pays arabes ne le reconnaissent pas.

Tsahal est donc passée de la gestion de conflits majeurs à des opérations de police. Ce qui n’est pas du goût d’une partie de la population (de gauche) qui conteste le rôle d’armée « d’occupation » tel qu’ils la présentent.

Comment se répartissent les personnels?

Dès l’âge de 18 ans, les israéliens sont appelés sous les drapeaux, la loi précise (tous les Israéliens.) Toutefois un amendement permet au Ministre des armées d’écarter certaines parties des populations, ainsi:

  • 28% d’Arabes israéliens musulmans ou chrétiens ne sont pas appelés, ils ont toutefois la possibilité de s’engager.
  • 25% d’orthodoxes bénéficient d’exemption, certains qui s’engagent sont incorporés dans des unités spéciales.
  • 5% ne rejoignent pas les drapeaux en raison d’un casier judiciaire, ou d’expatriation.
  • 5% sont exempté pour des raisons médicales en réalité 2%, les autres 3% bénéficient de certificats de complaisance.
  • Sur les 37% incorporés 4% n’arrivent pas au terme de leur incorporation.
  • Seuls 33% vont jusqu’au bout des 32 mois pour les garçons ou 24 mois pour les filles.

200.000 personnels sont appelés sous les drapeaux, dont 50.000 engagés, auxquels s’ajoutent 420.000 réservistes que l’Armée rappelle en fonction de ses besoins. On ne rappelle plus les réservistes après 42 ans. Pour un budget annuel de 70 milliards de sheqalim. C’est beaucoup mais j’ai déjà évoqué le budget sécuritaire d’Israël ici.

Ceux qui ne sont pas de garde à la caserne rejoignent leur famille dès le jeudi pour réintégrer la caserne le dimanche.

Comment est ressentie l’armée?

Cette armée de conscription voulue dès 1948, a d’énormes avantages:

  • Elle brasse les populations.
  • C’est un ciment entre les populations issues de 120 pays, mais depuis des années elle est de moins en moins acceptée par les jeunes qui trouvent que 32 mois pour les garçons et 24 pour les filles, c’est très long, c’est sous payé, et ce n’est pas justifié puisque les risques de guerre sont derrière nous, ceux de gauche répugnent à faire des opérations de police en Judée et en Samarie.

A droite, les filles de plus en plus nombreuses demandent à rejoindre les unités combattantes, alors que les garçons veulent les unités d’élite.

Ceux qui ne rejoignent pas les forces armées, ont le loisir d’effectuer un service civique.

Quelle est la situation en France?

Dès 1962 à l’issue du conflit algérien, L’armée a appelé seulement 50% d’une classe, les autres ont été exemptés, le contingent de 36 mois est passé à 32 puis 24 avant de tomber à 12 mois. En un an l’effectif s’est trouvé divisé par 6.

Puis la France a opté pour une armée de métier, les arguments ne manquaient pas:

  • Professionnalisation des tâches.
  • Formations très lourdes au regard d’un matériel plus sophistiqué.
  • Plus de besoin de défense puisque plus de guerre (Europe, et décolonisation.)

Les dégâts constatés des décennies plus tard, sont:

  • Un effondrement des valeurs morales de la jeunesse.
  • Une perte de rigueur dans le travail (au cours de la vie professionnelle civile).
  • Un refus des responsabilités tout au long de la vie.
  • Donc moins de reconnaissance, le regard des autres en dit long.
  • Clochardisation d’un nombre important.
  • Les esprits faibles ont vite été récupérés par les Imams Islamistes qui leur ont fait faire leur conversion, et les ont envoyé effectuer le Djihad en Syrie.

Quelles solutions pour Tsahal?

  • Les partisans de l’armée de métier sont de plus en plus nombreux. Ils parlent de professionnalisation des tâches, et d’un budget qui grève trop le pays. Que penser d’une armée qui va déléguer les tâches d’intendance pour ne parler que de celles-ci à une société privée, imaginez en temps de guerre les délais de réalisation d’un ordre si une discussion budgétaire intervient à chaque instant. Et les risques de conflit majeur sont toujours présents, avec l’Iran qui prépare sa bombe, et ses supplétifs à nos frontières Hezbollah, Hamas, Syriens, Irakiens, pour ne citer que ceux là, les absents voudront bien excuser mon omission.
  • En face, ceux partisans de la conscription arguent que dans 10 ou 20 ans une armée professionnelle serait amenée à intervenir à l’étranger (Afghanistan, Syrie, Afrique comme le font les Américains ou les Français). D’autre part les généraux auraient un pouvoir croissant au sein du pays.
  • Une troisième voie consisterait à rendre l’armée plus attrayante pour le plus grand nombre, en abaissant la période d’incorporation de 12 mois, les garçons feraient 20 mois, et les filles 12, ce qui permettrait d’avoir seulement 86.000 appelés au lieu de 150.000, et de doubler leur solde. Les réfractaires seraient moins nombreux, nous pourrions envisager 43% d’effectifs. Le désengagement 12 mois plus tôt permettrait à tous les appelés de gagner 1 année de revenus en entrant plus tôt dans la vie active (après les études universitaires bien entendu). Le pays verrait son PNB bonifié par la production de 50.000 personnes supplémentaires. Quand aux réservistes, est-il utile de leur faire effectuer de longues périodes jusqu’à 42 ans? Seule la hiérarchie peut répondre à cette question.