Municipales de Toulouse Interview de Mr Jean-Luc Moudenc

novembre 21, 2013 1 Par

 

JLMANgrosplan

 

Maire de Toulouse de 2004 à 2008 et Député depuis 2012, Mr Jean-Luc MOUDENC se présente aux élections municipales de Toulouse les 23 et 30 mars 2014.

 

Eli Laïk : Vous êtes actuellement Député, vous vous présentez à la Mairie. Pour les nouveaux électeurs et ceux qui ne vous connaissent pas, quel est votre parcours ?

 

Jean-Luc Moudenc : Toulousain de naissance, je suis juriste de formation. J’ai commencé comme benjamin du Conseil municipal de Toulouse aux côtés de Dominique BAUDIS puis  j’ai été Directeur de Cabinet de Philippe DOUSTE-BLAZY à la Mairie de Lourdes.

En 2004, j’ai été élu Maire de Toulouse à la suite de la démission de Philippe DOUSTE-BLAZY, et j’ai exercé cette fonction pendant 4 ans.

En 2012, j’ai été élu Député de la 3ème circonscription de la Haute-Garonne et, aujourd’hui, je suis investi pour mener une liste de large union de l’Opposition au Maire socialiste sortant de Toulouse à l’occasion des élections municipales des 23 et 30 mars prochains.

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Eli Laïk : Votre livre 12 défis pour notre ville métropole est une importante trame de travail, avez-vous défini un programme quels en sont les grands axes?

 

Jean-Luc Moudenc : Le Projet sera dévoilé progressivement aux Toulousains à  partir du mois de janvier.

Il s’agira, tout à la fois, de hisser Toulouse au rang de métropole européenne et d’améliorer la qualité de vie quotidienne (propreté, sécurité, circulation, coût de la vie…).

Sur ce dernier point, le Maire sortant est fortement à la peine, avec un bilan faible et des perspectives floues.

A titre d’exemple, je prône le développement du métro, la création d’une seconde rocade, la stabilité fiscale ou encore la généralisation de la vidéoprotection.

 

Eli Laïk : Selon un récent sondage JDD/IFOP publié le 29 septembre 2013, 26% des Français veulent sanctionner la politique gouvernementale à travers les élections municipales, pensez-vous que Toulouse fera exception ?

 

Jean-Luc Moudenc : Toulouse a une particularité. C’est une ville qui vote à gauche aux élections nationales et qui a pourtant eu des Maires de centre-droit pendant 37 ans.

Autant vous dire que l’attente envers François HOLLANDE était très forte ici.

Je pense donc que le « retour de bâton » sera particulièrement violent pour le Parti socialiste.

Mais, en 2008, les Toulousains se sont fait voler le débat municipal en raison de la nationalisation permanente des enjeux par mes adversaires.

Je ne me trompe pas de scrutin, je compte donc parler de Toulouse. Mais, bien sûr, nul ne pourra empêcher quiconque de vouloir sanctionner le Gouvernement…

 

Eli Laïk : Si demain, vous êtes élu Maire par les électeurs toulousains, qu’allez-vous faire ou refaire ?

 

Jean-Luc Moudenc : Contrairement au Maire en place, je ne pratiquerai pas un dénigrement systématique de tout ce qui aura été fait par mon prédécesseur.

Je ne vais pas, par exemple, casser les rues du centre-ville qui ont été refaites, bien que ce soit avec du granit venu de Chine et non des carrières régionales.

 

Par exemple, nous maintiendrons les grandes orientations du projet urbain mais en atténuerons les excès en matière de construction ici ou là.

 

Par contre, nous retirerons le projet de BHNS (bus à haut niveau de service) à l’ouest de la ville et rechercherons de meilleurs projets de desserte en transports.

 

Simplement, j’aurai une approche plus pragmatique pour modifier dans un sens plus souple les projets qui seront en cours, sans retarder ni tout figer comme cela fut le cas entre 2008 et 2011.

 

Eli Laïk : Le jumelage Toulouse Tel-Aviv me semble au point mort, à l’heure où l’Union Européenne s’active à programmer des échanges avec Israël dans le domaine des nanotechnologies en particulier, ne pensez-vous pas que la ville de Toulouse pourrait profiter de cette opportunité ? La seconde journée de l’innovation France Israël se tiendra à Tel Aviv le 19 novembre :  http://link.crif.org/c/443/6b8bf1c17f5ac87e81c6879c366a890adc1e3ae3bf568683e58417a73e57ecca

 

Jean-Luc Moudenc : Je suis sensible à ce sujet.

 

D’abord, parce que je suis l’un des secrétaires au groupe d’amitié parlementaire France-Israël à l’Assemblée nationale.

 

Ensuite, parce que mon premier voyage hors des murs de Toulouse, dès après mon élection comme Maire, avait été pour me rendre à Tel Aviv.

 

En ce qui concerne le jumelage Toulouse-Tel Aviv, qui fut très actif jusqu’en 2008, je regrette qu’il ne vive plus et que le président de ce jumelage, le Docteur Gérard NAON, n’ait jamais été contacté par ma Municipalité actuelle…

Nous avons participé à la création et au développement de la chambre de commerce France-Israël, et de nombreux échanges entre PME-PMI et Tel Aviv en découlent.

 

Pour répondre plus concrètement à votre question, si je suis élu en mars 2014, l’un de mes premiers gestes fort sera de réactiver le jumelage et de solliciter l’engagement du Docteur NAON dans ce domaine.

 

Bien entendu, je m’opposerai à toutes les résolutions ou demandes, comme celles votées ou présentées en séance par des élus de la majorité sortante, condamnant Israël, comme ce fut le cas dans l’affaire du Navi Marmara ou proposant une médaille d’Or de la Ville à des terroristes, comme ce fut le cas pour Salah Hamouri. 

 

Un jumelage doit être une relation forte, économique, sociale et culturelle. Nous analyserons, avec la mairie de Tel Aviv, tous les domaines dans lesquels nous pourrons trouver un intérêt commun de réussite. Je viens d’ailleurs d’envoyer à mon ami Ron Huldaï, Maire de Tel Aviv, mes plus vives félicitations pour sa brillante réélection récente.

 

Eli Laïk : La ligne aérienne Toulouse Tel-Aviv qui a connu un bon succès est arrêtée, les échanges entre les deux technopoles seraient amplifiés avec sa réouverture, quelle serait votre position en cas d’élection ?

 

Jean-Luc Moudenc : Pour ce qui est de la ligne aérienne Toulouse-Tel Aviv, elle n’est pas arrêtée, elle ne devait fonctionner que durant les vacances d’été. Ce fut une belle réussite, liée à des conditions économiques de rentabilité.

 

L’accord « ciel ouvert », signé entre l’Union Européenne et Israël en juin 2013, vient aussi conforter ma ferme volonté, si je suis élu, de renforcer ces liens directs entre nos deux métropoles.

 

Eli Laïk : Quel message souhaitez-vous adresser aux électeurs toulousains ?

 

Jean-Luc Moudenc : Je leur rappelle la nécessité de s’inscrire sur les listes électorales avant le 31 décembre s’ils veulent pouvoir voter les 23 et 30 mars prochains.

Je m’engage par ailleurs à leur rendre la ville : elle a été confisquée par un parti et une idéologie. Il est temps de dépolitiser l’action municipale, pour revenir à une gestion pragmatique. C’est dans la recherche de convergences que se construisent le dynamisme et l’ambition !

 

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Eli LAIK pour https://les-francophones-d-israel.com